Précédement sur Flores : Maumere et Kelimutu et A travers Flores vers l’ouest
6 août : Bajawa et Ruteng
Journée de transition. Au départ de Bajawa la voiture quitte la route principale pour aller vers le village de Bena.
C’est un village encore traditionnel à mi-chemin entre le village d’Asterix et celui de Gruyère
, deux rangées de maisons entourent une grande place villageoise, mais au lieu de fermer le cercle, les maisons du fond allongent le village en montant sur une colline, un peu à la manière d’une poire.
L’activité est clairement orientée sur le tourisme, mais d’une façon agréable. On ne paye pas de billet d’entrée mais comme souvent en Indonésie, on fait une donation libre à la sortie après avoir signé le livre d’or. Les femmes sont sur les devants des maisons et vendent les tissus qu’elles tissent (ou tissent les tissus qu’elles vendent).
Graines de café et de cacao sèchent au soleil au coté de gousses de vanille et de coton.
Le centre du village, est composé de terrasse plates sur lesquelles des pierres liées aux traditions de sacrifices sont érigées parmi différents petits parasols traditionnels également liés aux mêmes cultes.
Sur chaque maison, crânes et cornes de boeuf apportent la prospérité à la famille vivant sous ce toit.
Puis nous nous nous dirigeons vers l’ouest.
En passant par Aimere, nous voyons la récolte d’un jus de palme et sa distillation en arak. Le dynamisme des paysans présent me fait croire que par une bizarrerie de l’humanité, du sang Corse coule dans les veines de cette communauté.
Repas en passant à Borong où nous retrouvons la famille française vue à Riung.
Puis en milieu d’après-midi, nous arrivons à Ruteng, but de l’étape du jour. Nous trouvons une place dans la pension d’un couvent géré par des soeurs. La propreté et la belle construction de cette bâtisse dénote des précédents hôtels. On a même des draps propres!
7 et 8 août : Visite de Wae Rebo
Nous souhaitons consacrer les deux jours restants sur la traversée de Flores au trek de Wae Rebo. Ce village est un des derniers villages de la communauté mangarai à maintenir son rythme de vie et les constructions traditionnelles. Pour cela il est soutenu par diverses organisations comme l’unesco, l’association d’ecotourisme indonésienne, etc etc.
Une longue route en mauvais état nous fait atteindre le village de Denge en passant par le bord de mer sud. Depuis Denge un chemin monte pendant trois heures et demi dans la forêt pour atteindre le village.
Pour le première fois des vacances, nous sommes copieusement arrosés par une grosse pluie pendant la première heure de montée. Par la suite, la pluie s’arrête et nous montons dans une brume tropicale rendant la forêt presque magique. Après cinq semaines presque sans efforts, cela fait du bien de bouger un peu.
Le guide doit respecter la coutume en arrivant au village. Premièrement il faut s’arrêter vers un couvert situé à cinq cents mètres du village et utiliser un instrument de percussion fabriqué dans un bambou pour annoncer notre présence, puis continuer notre chemin cinq minutes plus tard. En arrivant au village, nous allons nous annoncer à la maison du chef, ou nous sommes assis en cercle. Les deux chefs du village présents nous saluent et se présentent. Raphael et Rufino. Puis ils font un discours traduit par la suite par le guide annonçant aux ancêtres du village qu’un groupe de touriste est présent et que nous avons y vivre pendant la journée et la nuit. On reçoit même l’autorisation de prendre des photos!
Le sentiment est un peu étrange, on est en « écotourisme », mais la sensation oscille entre zoo et Ballenberg. On se demande qui est qui, est-ce de vrais habitants ou des villageois voisins venant jouer un rôle?
Un guide rencontré plusieurs jours plus tard nous explique : la communauté occupe deux villages. Celui où nous dormons et un autre village en plaine près de Denge. Les habitants font la navette, les jeunes vivent en bas pour aller à l’école. Les chefs du village sont les vrais chefs, mais ils sont trois à se partager la gouvernance et seulement deux étaient présents.
Si le mode de vie est artificiel et permet de recevoir la manne touristique, il permet aussi de maintenir grâce au tourisme un mode de vie, de construction de maison et d’occupation du territoire.
Les touristes – nombreux ce jour – dorment en cercle dans une des grandes maisons du village. Ces maisons rondes, semblables à des tipis de bois et bambous sédentaire possèdent un plancher solide à un mètre du sol. Une structure interne en bois dans la partie basse et en bambous sur le haut soutient les bambous extérieurs responsables de l’étanchéité. Les maisons des habitants quant à elles ont cinq étages et accueillent entre sept et huit familles.
L’ensemble est bien solide, hermétique et doit durer de nombreuses années. Notre guide nous explique que la structure peut durer une centaine d’années. Seule la couche toit doit être remplacée de temps en temps, surtout dans la maison des touristes car il n’y a pas de feu dans celle-ci et le feu et la fumée seraient nécessaire pour chasser les parasites qui habitent dans la couche.
Après une presque bonne nuit, nous redescendons rapidement vers Denge pour attaquer le dernier jour de route qui nous mène à Labuan Bajo.
En chemin nous voyons les rizières en toiles d’araignées uniques au monde. Il semble que cette organisation a permis de plus facilement résoudre les problèmes d’héritage.
La journée ce finit par une arrivée majestueuse au coucher du soleil sur le parc national de Kommodo.
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