Précédemment sur Bornéo : les animaux de la Mahatam
Dimanche 20 juillet
Il pleut très fort et longtemps pendant la nuit.
Après un premier petit déjeuner préparé par la guide, nous faisons une première marche sur le treck jaune « eco tourisme ».
C’est une belle découverte
de cette forêt primaire. La chance d’y voir des animaux est faible surtout avec notre groupe citadin bien incapable de marcher silencieusement. La préoccupation principale concerne les sangsues qui sont assez nombreuses et à mon goût un peu plus (comprendre trop) grandes par rapport aux souvenirs que j’en avais lors de notre visite du Taman Negara en Malaise en 1999.
Après une bonne heure de marche nous rejoignons la route d’accès que nous empruntons pour revenir à la lodge. L’idée est de rentrer rapidement pour le repas afin de repartir l’après-midi sur un autre chemin, comprenant une marché en rivière et l’accès à une cascade et à son bassin.
Ce deuxième parcours est également sympa et nous permet de tester les enfants sur ce type de parcours. Pour le lendemain, il faudra savoir si on fait un grand chemin rivière, ou un grand chemin jungle. On hésite encore et nous nous disons que le petit trek de nuit prévu pour la soirée sera peut être décisif.
Je me fait mordre par une méchante petite sangsue qui se permet de me subtiliser une quantité non-négligeable de mon sang et de laisser trois belles marques sur la hanche.
Repas du soir (oui oui vous comprenez bien on arrête pas de manger) et nous repartons en trek. Cette fois c’est Chloé qui est la cible d’un « machin » qui la pique à la cheville, puis d’une sangsue qui en profite pour s’attaquer à sa plante de pied.
« Séquence-émotion » difficile à digérer et petite ambiance pour aller au lit. La décision est prise, demain ce sera trek rivière.
Lundi 21 juillet
Le départ pour le trek est repoussé au dernier moment car une pluie commence au moment de partir. Heureusement, elle s’arrête rapidement et le signal du départ est donné.
Barbara se fait un peu violence selon les hauteurs d’eau ou passe quelque fois par les rives si le courant est trop fort ou la hauteur d’eau trop grande. Mais la rivière est vraiment agréable à suivre. Elle occupe en général les deux tiers d’un lit de dix mètres de large, de chaque côté alterne une plage de galet selon les virages du cours. Le débit est d’un bon mètre cube seconde à environ 24 degrés. Dès que la hauteur d’eau est suffisante, les enfants et moi nageont.
On atteint le but, une cascade et un gros bassin de 25 mètres de diamètre en deux heures cinquante. Le bassin est joli à nager, mais il faut se méfier des courants et des bords difficiles à regagner. D’ailleurs nos guides nagent seulement dans le sens du courant et reviennent à pied.
Le retour est plus court, mais tout le monde en a plein les jambes, il faut distribuer les derniers biscuits au compte-goutte pour motiver la troupe de la génération montante!
La fin d’après midi est consacrée à repaqueter les sacs pour être efficace le lendemain, réveil programmé à 4:40!
Nous avons profité pour discuter avec une chercheuse canadienne travaillant pour l’université de Zurich. Elle prépare un projet pilote d’étude des orang-goutans dans cette réserve et vit depuis trois mois dans la lodge de Wehea.
Les observer est vraiment difficile, les individus vivent seuls, ils se réunissent brièvement pour l’accouplement et repartent vivre seuls. Ils se déplacent en permanence, faisant un à deux nids par jour au somment des arbres.
C’est le paradoxe d’une forêt primaire: la vie est partout, intense, mais rien ne se voit. Il n’y a pas d’automnes, de saisons claires, les feuilles tombent tout le temps; si on essaye de rester tranquille à observer les arbres pour voir bouger quelque chose, ce sont les feuilles mortes qui finissent par attirer le regard par-ci ou par-là.
Les guides – aux regards plus malin que les notres – nous ont quand même déniché une bébête que nous n’avions jamais vu. Un phasme de quarante centimètres. Impressionant de se dire que dix secondes plutôt nous pensions voir des branches toutes semblables!
Barbara a vu une fois la silouhette d’un singe au détour de la rivière, on voir beaucoup de traces de cochons sauvages venus s’ébrouer sur les berges boueuses, des cris et bruits de la jungle sont permanents de jour et leur volume augmente à la nuit tombée.
La nuit est d’ailleurs d’une intensité rare. Pour illustration – en langage photographique – une pause de 30 secondes, ouverture 3.5, 3200 ISO… la photo est noire.
Par contre, en comparaison de treks faits dans le nord de la Thaïlande ou en Birmanie, la chaleur est bien plus supportable, il fait presque frais pendant la nuit, seule une humidité forte fait transpirer abondament pendant les marches dans la jungle.
Lundi 22 juillet
- Sortir de la réserve par la piste 4×4 inondée par l’orage de la nuit
- Faire les cent kilomètres qui nous séparent de l’aéroport de Berau plus au nord. La route est excellente sur certaines partie, et sur bien d’autres… soit elle est en voie de devenir excellente, soient les quelques restes de goudron de la période où elle fut en bon état ajoutent des bosses aux trous de la terre. Six heures de routes nous permettent de rejoindre l’aéroport avec une furieuse envie de ne plus jamais s’asseoir!
- Prendre un premier avion en direction de Balikpapan, notre point de départ d’il y a huit jours
- Enchainer sur une deuxième vol qui cette fois nous fera quitter Bornéo pour rejoindre le nord de l’île voisine. Le soir, nous dormons déjà à Manado, au nord du Sulawesi. Et le lendemain, direction le club de plongée.
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