Les animaux de la Mahatam


Précédement sur Bornéo : en remontant la Mahakam

Jeudi 17 juillet

Le bateau est arrivé dans la nuit et nous sommes à quai pour le déjeuner.
A nouveau un long tail boat est au rendez-vous pour remonter une rivière affluente, le bras nord de la Sungai Pahu. Pour cette matinée le but est de voir des singes nasiques et macaques.
 

Au fil de la rivière les deux sont au rendez-vous à de nombreuses reprises. Le guide et le pilote ont plus l’œil que nous et les dénichent régulièrement. 

En même temps, nous nous arrêtons auprès de magnifiques martin-pêcheurs et de rapaces dominant leurs secteurs de rivière.
 
  Le premier nasique
un mâle apparement
fier et bien portant
Volez jeunesse!
un aigle prend son envol
le pêcheur aura un poisson de moins
Demi tour après avoir visité un village de pêcheur placé à sa source.
 
timide?
Moustachu
cherchez l’intrus
tout simplement heureux
Le programme du tour parlait aussi de voir aujourd’hui des dauphins d’eau douce. Avant même qu’on en parle, le guide annonce déjà qu’ils ne sont pas dans la région actuellement et que c’est vraiment rare de les voir. Message compris, on passe du marketing à la réalité!
Retour au bateau vers midi et départ immédiat dans le sens du courant pour rejoindre le village où nous quitterons le bateau pour partir en voiture vers le nord.
Après une longue après-midi tranquille notre capitaine coupe soudain le moteur. Dauphin à droite. Mais il réapparaît pas. Sûrement un solitaire qui est difficile à suivre : il reste jusqu’à trois minutes sous l’eau et ressort brièvement où on ne l’attend pas..
On reprend le fil du courant. Nouvelle alerte dauphin trois ou quatre apparitions mais rien de vraiment visible. Et soudain, miracle, un groupe de six à huit dauphins est devant nous et remonte le courant. Le bateau remonte gentiment le courant pour les suivre et reste à distance raisonable, mais eux-même ressortent à quelques mètres de nous. Nous les suivons une bonne demi-heure au coucher du soleil. Images magiques.
 
 
 

Dauphin
Dauphin
Dolphin at sunset
Dauphin
Dauphins
 
Il n’y aurait plus que trois fleuves au monde avec des dauphins d’eau douce. Une en Chine, une au Vietnam et le Mahatam de Bornéo où environ 90 survivent encore. [Edité les chiffres sont faux… Voir les commentaires et l’article WikipediaEn passant, le Mahatam est le troisième plus long fleuve au monde, le premier étant aussi à Bornéo, le deuxième est l’Amazone.

Vendredi 18 juillet 

Déjeuner à l’aube au quai de Muara Karam. Aujourd’hui nous changeons de guide et la route sera très longue.
L’ancien nous présente la nouvelle guide qui prend le relai et nous faisons nos adieux à l’équipe du bateau.
Et c’est cinq heures de routes qui nous attendent, puis trois heures de long tail boat en remontant cette fois le Kedang Kepala.
Apparemment la route est relativement nouvelle et construite par les exploitant du bois. On ne sait pas vraiment si nous sommes dans une zone de déforestation intensive ou plutôt dans une zone où du bois à papier est cultivé et exploité dans une région fixe. Quoi qu’il en soit, c’est l’industrie du bois qui a motivé la construction de la route dont la largeur permet le croisement avec les camions portant leur troncs de huit à dix mètres en travers de la route.
Au passage nous franchissons l’équateur et retournons dans l’hémisphère nord pour 10 jours.
transport de bois pour l’industrie du papier
Arrivés aux bateaux – nous en avons deux car ils sont plus étroits que ceux des jours précédant – nous nous mettons en route pour rejoindre le village de Batu Ampar. 
Un échassier regagne le rivage
Apparement notre groupe famillial fait un peu peur à la guide qui n’ose pas aller dans le village habituel et préfère un village plus proche avec un meilleur confort chez l’habitant et des habitants plus chaleureux que dans les villages étapes traditionels. Et c’est vrai, les gens sont hyper accueillant, souriant à chaque coin de maison. Une partie du village est à la mosquée pour la prière du vendredi qui est spécialement longue pendant le ramadan. Mais le village garde son activité, il semble que tous ne sont pas pratiquant.
Cette famille a d’abord voulu faire des photos avec leurs enfants dans nos bras!
 
Le repas est pris dans une autre maison de ce village. 
Une autre famille
Les enfants du village sont passsionés par Yohan. D’après la guide, c’est la première fois que des touristes viennent en famille. Ayant vu Yohan chercher des grenouilles sous notre maison, ils en capturent quelques unes pour établir le contact, mais le traitement qu’ils leurs réservent en les laçant avec peu de délicatesse comme des jouets n’encourage pas notre amoureux des animaux à passer plus de temps avec eux.
les enfants et la grenouille
 

Samedi 19 juillet

Nous partons à nouveau très tôt pour une longue journée de transition.
Premier arrêt à Long Noran.
Ce village possède une magnifique maison communautaire avec des dessins-sculptures en trois dimensions. même si c’est vraiment sale suite à une fête faite récemment, l’endroit est vraiment intéressant à visiter.
 
On passe également rendre visite à la dernière habitante ayant la tradition des longues oreilles, symbole de beauté dans cette ethnie. Apparemment elle a 100 ans, sourde, mais il semble important que nous la photographions, même si on aime pas ce côté zoo touristique. La famille insite, probablement pour recevoir l’argent que la guide leur donne. Soit.
Femme aux longues oreilles
Passage également à Long Segar tout proche. En se promenant dans le village, l’instituteur nous invite à passer dans son école afin de voir comment cela se passe et surtout faire un discours aux élèves pour les motiver à apprendre l’anglais avec lui. Il semble que la motivation n’est pas très grande. Nous nous plions donc à l’exercice et faisons notre petit discours sur l’importance de l’école. 
A l’école de Long Segar
Le maître et la guide traduit…. On ne sait pas se qui ressort de la traduction, mais les enfants applaudissent et nous raccompagnent jusqu’au bateau. Jolie visite !
Une partie de l’école nous accompagne au bateau
Encore deux heures de bateau pour retrouver la voiture, le chauffeur nous attends pour traverser une énorme plantation de palme et arriver à la ville de Muara Wahau où la guide fait les permis pour la réserve de Wehea, but final de notre parcours sur Bornéo.
En deux jours nous sommes remontés la rivière sur 50 kilomètres à vol d’oiseau, soit environ 150 kilomètres en comptant les virages et méandres multiples.
Au centre responsable pour la réserve, je discute un cours instant avec un austro-canadien travaillant ici pour une ONG luttant pour la réserve naturelle et contre la déforestation.
Il me confirme un doute que j’avais déjà eu plus tôt quand la guide m’a dit que la palme était excellente pour les orang-outans… Les indonésiens n’ont pas du tout conscience des préoccupations occidentales à ce sujet et pour eux la culture est simplement bonne. Beaucoup d’espoir et d’inconnues résident dans l’élection présidentielle en cours. Un des deux candidats est pro-industrie et l’autre plus proche des sensibilités écologiques. Le vote a eu lieu il y a une ou deux semaines et le résultat sera connu dans un mois.
Au passage, les télévisons tournent en boucle sur l’accident du MH17. Ici c’est les deux victimes indonésiennes qui mobilisent l’attention, il semble que ce soit le frère et la sœur d’une actrice très connue dans le pays.
Puis nous reprenons la route vers la réserve. Nous l’atteignons en fin d’après-midi après quelques check-points. La route se dégrade à chaque kilomètres, seul un vrai 4×4 peut arriver ici, et en période humide cela pas être facile tous les jours.
Arrivés, nous nous jetons dans la rivière attenante pour un bain de fraîcheur et de toilette.
premier bain rafraîchissant 

 

A suivre : La réserve de Weeha


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